Face à un texte sans ambition proposé par la majorité de l’Assemblée nationale, notre groupe a émis de nombreuses réserves, notamment par l’intermédiaire de la discussion générale et de sa cheffe de file sur ce texte, la sénatrice Raymonde Poncet-Monge. Malgré les faiblesses du texte examiné, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires a soutenu ce qui pourrait représenter de véritables améliorations de notre système de santé, parmi lesquelles figure l’introduction dans la loi du statut de sages-femmes référentes.
Une revendication des sages-femmes, soutenue par les écologistes
Alors que la surchauffe du système de santé révèle ses défaillances profondes, la proposition de loi visant à améliorer le système de santé par « la confiance et la simplification », malgré un intitulé prometteur, n’est pas à la hauteur des enjeux, que ce soit sur le plan de l’amélioration des conditions d’exercice des professions de santé, de leur revalorisation ou encore d’un nécessaire renforcement de la démocratie sanitaire. Pilier de l’État social, un système de santé défaillant accentue les inégalités sociales, les plus démunis n’ayant pas les mêmes dispositions face aux lourdes procédures de soin. En améliorant la prévention des maladies qui touchent notamment les plus précaires, ce texte devait à la fois faciliter l’accès au soin et le suivi des patient.e.s. Nous déplorons que ces belles promesses se transforment hélas en une réforme sans grande envergure. C’est pourquoi le Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires au Sénat, a porté de nombreux amendements visant à rehausser les ambitions.
La création du statut de sage-femme référente via l’amendement 101 s’inscrit dans la logique de nombreuses propositions écologistes pour améliorer le système de santé par la prévention et un meilleur accompagnement des patient.es. Plus qu’une avancée symbolique, cette proposition a pour ambition à la fois d’améliorer le suivi des femmes enceintes, le lien de confiance avec le personnel de santé et de mieux reconnaitre la profession de sage-femme.
Une meilleure coordination des services de santé
Désormais, chaque femme enceinte pourra déclarer à l’assurance maladie une sage-femme référente. Une avancée longtemps demandée par les professionnels de santé eux-mêmes qui, à l’instar du Conseil national de l’ordre des sages-femmes, soulèvent les défaillances dans le suivi des grossesses, les nombreux « trous dans la raquette » pénalisant lourdement et le travail des sages-femmes, et la santé de la mère et de son enfant.
Cette proposition fait d’ailleurs partie des recommandations du rapport des 1 000 premiers jours, remis en septembre 2020 au secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet, par le président de la commission dédiée Boris Cyrulnik, et qui vise entre autres à répondre à ces problèmes.
Une meilleure prise en charge des patientes
Plus qu’une avancée organisationnelle, cette victoire écologiste retisse le précieux lien de confiance entre les professionnels de santé et les futures mères. Ce lien a été progressivement dénoué par les politiques néolibérales appliquées à l’hôpital, à l’aune des méthodes managériales de l’hôpital-entreprise. Cet amendement vise donc à rétablir un lien rassurant, de référence, qui redonne un visage humain à la santé.
Une meilleure reconnaissance des sages-femmes
Ce progrès notable rehausse également la reconnaissance de cette profession médicale à spécialité. Le statut de sages-femmes référentes, par sa dénomination même et le rôle clé de repère durant la grossesse des patientes, leur fournit une responsabilité visible et identifiable. En permettant aux sages-femmes d’accompagner et de conseiller leurs patientes sur le long terme, l’amendement leur confère par conséquent une place reconnue dans le système de soin, là où elles effectuent un travail d’accompagnement souvent morcelé et peu visible.
Pour entériner ces propositions adoptées au Sénat, nous appelons dès lors les député.es à maintenir ces dispositions lors de la suite de l’examen du texte. Face au puissant processus de précarisation et de déshumanisation de nos services de santé : chaque victoire compte !