Néonicotinoïdes : le retour ! Une décision dangereuse pour la biodiversité
Le Conseil Constitutionnel valide la réautorisation des substances néonicotinoïdes dans sa décision du jour. La France, qui était jusque-là un modèle dans le monde sur l’interdiction de ces substances, acte un nouveau renoncement écologique. Les sénateurs écologistes le dénoncent avec force.
Les impacts des néonicotinoïdes sur la biodiversité, la pollution des sols et la santé publique sont dramatiques. Depuis 23 ans en France, 85% des populations d’insectes ont disparu, ainsi que, en 15 ans, un tiers des oiseaux des champs, et ce, en lien avec l’usage massif des néonicotinoïdes.
Un tel rythme d’effondrement est monstrueux et inédit dans l’histoire du vivant.
Plus de 1 200 études scientifiques démontrent la toxicité et la persistance dans les milieux naturels (jusqu’à 20 ans) des néonicotinoïdes utilisés en enrobage de semences. La mortalité des abeilles et des pollinisateurs a par ailleurs des effets économiques à long terme sur l’ensemble des productions agricoles.
C’est pour toutes ces raisons que la France a interdit cet insecticide en 2016 avant de revenir sur cette décision. Nous refusons de réautoriser ces substances mortifères et proposons au contraire l’indemnisation des agriculteurs et l’évolution de la politique européenne de quotas betteraviers.
Le Conseil Constitutionnel avait devant lui une opportunité historique pour
reconnaître le principe de non régression environnementale qui énonce que le droit de l’environnement ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante.
Le groupe Écologiste, Solidarité et Territoires regrette cette décision et appelle à la réforme de la Constitution pour y inscrire ce principe de non-régression. L’Espagne et la Belgique ont reconnu sa valeur constitutionnelle.
Il reste encore un espoir de pouvoir bloquer cette dérogation : des recours d’ONG et de syndicats auprès du Conseil d’Etat sont en préparation et la Commission Européenne a annoncé qu’elle mandaterait l’EFSA pour examiner la dérogation française à l’interdiction des néonicotinoïdes. Les sénateurs et sénatrices écologistes soutiendront ces recours.
Contact presse : Joël Labbé, sénateur – j.labbe@senat.fr ou Wandrille JUMEAUX,
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