Une conférence de presse commune avec les groupes de gauche
En conférence de presse, mercredi 1 mars à 14h, Guillaume Gontard, Président du Groupe Écologiste -Solidarité et Territoires, avertit : « Le Sénat ne doit pas être ce relais, celui du gouvernement »
Un démarrage sous le signe de l'unité et de la fermeté
Une opposition Franche et républicaine
« Ici on est au Sénat, nous ne sommes pas là pour le match retour » précise d’emblée Guillaume Gontard. Notre ferme opposition sera éclairée, par contraste, par notre projet de société : celui « du temps libéré de la subordination », comme le rappelle Raymonde Poncet Monge, cheffe de file pour le Groupe Écologiste -Solidarité et Territoires. Nous prendrons le temps du débat, qui n’est pas celui du gouvernement, qui a imposé un temps contraint sur une réforme aussi majeure. Avec nos nombreux amendements de fond, qui traduisent juridiquement notre projet de société, nous débattrons, jour et nuit, et le temps qu’il faudra.
Une réforme qui n'a pas été concertée
Le gouvernement prétend avoir largement consulté, concerté, entendu les organisations syndicales : il a, en réalité, communiqué sur un simulacre de concertation. C’est pourquoi nous avons défendu une « question préalable », le débat au Sénat ne pouvant avoir lieu sans une concertation préalable : « Le gouvernement doit reprendre le dialogue avec les organisations syndicales », demande Daniel Breuiller, sénateur du Val-de-Marne
Les Francais·es demandent un référemdum
70 % des Francais·es demandent pouvoir décider de leur avenir de celui de leurs enfants après eux. Parce que cette réforme, engagée avec un 47.1 – soit la limitation du débat parlementaire – est une farce. Jamais une telle méthode pour une telle réforme n’a eu lieu dans notre République. Comme le déplore Guillaume Gontard, « la présidence Macron a innové comme aucune autre dans la dérive autocratique d’un exécutif hors-sol »
déclaration générale de notre cheffe de file, Raymonde Poncet Monge
La réforme du gouvernement n’est pas nécessaire, et fait peser la charge sur les seul·es salarié·es. Ni sur les employeurs, ni sur le capital. Et ce temps volé, il sert la poursuite des aides massives qui leur sont versées. C’est une réforme productiviste, qui ne vise qu’à produire plus, un anachronisme fatal alors que le dérèglement climatique fait déjà d’immenses dégâts, dont les plus précaires sont les premières victimes . C’est une réforme qui va aggraver et élargir le « sas de précarité »… Retrouvez la déclaration générale de notre cheffe de file, Raymonde Poncet Monge
Le débat méprisé à tous les niveaux
Que le temps des débats soit imposé par le gouvernement, réduit à quelques heures pour une réforme qui pénalisera tant de vies est déjà très grave. Que les débats eux mêmes soient censurés, au motif que le véhicule législatif – le PLFRSS – n’aborde pas la question de l’index sénior ou encore ses critères de pénibilités en est un autre. Les « débats commencent très mal« , comme le déplore Raymonde Poncet Monge, cheffe de file.
Fin des régimes spéciaux, sans réflexion sur le régime autonome des sénateurs
« Il n’y a aucune justice sociale, aucun progrès social dans le recul des droits des travailleurs » interpelle Thomas Dossus, sénateur du Rhône, face à une droite qui défend une mesure de justice. Et d’ailleurs, comment le Sénat peut décemment voter la suppression des régimes spéciaux sans même questionner son propre régime de retraites ? C’est une question d’exemplarité et de transparence. C’est pourquoi nous avons déposé, conjointement avec les autres groupes de gauche, une proposition de loi pour ouvrir cette réflexion, dont Thomas Dossus est l’auteur.
Enfin un vrai débat : projet de société contre projet de société
Sytème par répartition VS par "capitalisation collective"
Le gouvernement et la droite l’ont enfin dit clairement : cette réforme, c’est un pas de plus vers un système par capitalisation. Nous défendons fermement notre système, celui du lien intergénérationnel et de la solidarité. Et nous nous opposons tout aussi fermement à un système par capitalisation, qui « a construit les acteurs financiers aujourd’hui plus plus puissants que les États » alerte Daniel Breuiller, sénateur du Val-de-Marne. Ce même système qui enrichit les plus riches, détruit la planète, en appauvrissant les plus précaires.
La metaphore de la fusÉe
« Faire de la capitalisation le dernier étage de la fusée, c’est précisément faire de la répartition le premier étage à abandonner » développe Mélanie Vogel, sénatrice des Français·es établi·es hors de France.
Cette réforme s’inscrit dans un continuum de réformes qui lui précèdent et lui succèderont, mais qui vont toutes dans le même sens : fragiliser toujours plus le système par répartition… et finalement « arriver au troisième étage de la fusée, la capitalisation » alerte Raymonde Poncet Monge
Des mesures d'atténuations mensongères ou insignifiantes
L' index sénior
"un écran de fumÉe"
En 2021, seulement 56 % des actifs de plus de 55 ans occupaient un emploi. Une réalité indéniable, une causalité établie : le report de l’âge à la retraite ne fera qu’aggraver le chômage des séniors, comme le montre le dernier rapport de l’Unédic. La réforme des retraites, en faisant passer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, élargira donc le sas de précarité des séniors.
L’index sénior proposé par le gouvernement pour atténuer cette situation prévisible n’est autre qu’ « un écran de fumée« , avertit Jacques Fernique, sénateur du Bas-Rhin
Un sas de précarité pour les séniors qui va s'allonger
Les contreparties aux effets délétères de cette réforme sont maigres : au total, elles représentent 3 milliards sur 18 milliards de gains espérés. L’index sénior proposé par le gouvernement en est une triste illustration : aucune sanction prévue à l’encontre des employeurs. Inéluctablement, le « sas de précarité et de pauvreté va s’allonger« , Raymonde Poncet, cheffe de file.
De multiples alternatives
La réforme ou la faillite ? D’une part cette réplique assénée est fausse et, d’autre part, le léger déficit est dû aux multiples éxonérations de cotisations sociales et fiscales généreusement offertes aux employeurs. Car, pour (dé)équilibrer les comptes, plusieurs leviers existent : moduler les cotisations en est un. C’est pourquoi, avant d’infliger aux travailleuses et travailleurs deux années de labeur supplémentaires, il conviendrait d’utiliser les outils les plus simples, les plus justes : augmenter les cotisations. A celles et ceux qui rétorqueraient le frein du « coût du travail », nous leur répondons, avec Raymonde Poncet : » C’est le coût du capital qui plombe la compétitivité«
De profits records inexploités
2022 a été une année record pour les actionnaires : 56,99 milliards de dividendes versés. Une mine d’or donc : c’est plus, en une année, que ledit « déficit » cumulé pour les décennies à venir, cette fameuse dette sociale. « La nécessité de trouver des recettes inclut de multiples alternatives » le répète Daniel Breuiller, et ajoute « mais vous faites le choix de prendre deux ans de la vie de concitoyens « .
et si les robots cotisaient ?
Cette proposition peut faire sourir. Elle n’en est pas moins sérieuse, et plébiscitée par de nombreux économistes. Ce serait une des manières de mettre le capital à contribution : les robots travaillent, dans le sens où ils effectuent et remplacent un travail humain. » Les robots prennent nos emplois, pourquoi ne financeraient-ils pas nos retraites ? » s’interroge Monique de Marco
L'égalité salariale femme-homme Permettrait l'equilibre des retraites
Une exacerbation sans précédent des inégalités femmes hommes
60 % de l'effort de cette réforme est demandé aux femmes
Report de l'âge légal de départ à la retraite (ART 7) : un débat historique
Le débat tant attendu arrive enfin. Il s’annonce historique. Historique car deux projets de société s’opposent clairement : la poursuite d’un modèle productiviste, c’est-à-dire définir le temps de travail par rapport au marché ; le choix de décider du temps de vie, et adapter l’économie en conséquence. Le modèle de société que défendent les écologistes comprend en lui-même les conditions d’un système des retraites équilibré : égalité homme-femme, emplois durables et délocalisables grâce à la transition écologique …
Ce que nous ne voulons pas est tout aussi clair, Non à cette réforme macabre : » Métro, boulot, tombeau : 25 % des plus précaires sont déjà morts à 62 ans » Raymonde Poncet Monge, cheffe de file.
Les plus belles années de la retraites
Ces deux années volées, ce sont « les plus belles années de la retraite » pour Daniel Breuiller. Des années pour ses proches, ses petits-enfants. Des années pour s’engager dans le monde associatif, qui compte sur le bénévolat des séniors pour combler les multiples défaillances de l’Etat.
Un coup de force démocratique avorté de la droite
La gauche et les écologistes quittent l'hémicycle
Après avoir mené un vrai débat de société, proposé des alternatives crédibles, le Sénat a commencé, mercredi soir, les débats sur l’article 7. C’est à ce moment précis, après une obstruction silencieuse, que la droite censure le débat. Par cette action, la droite ne fait pas que piétiner la démocratie et dégrader éhontement l’image du Sénat, elle méprise des millions de Français·es mobilisé·es en nombre pour les interpeller de toute leur force. Face à ce coup de force démocratique, la gauche et les écologistes quittent l’hémicycle, à 3 h du matin.
« Ce soir, sur l’article le plus important du texte, celui qui va prolonger la vie de labeur de millions de français, vous décidez de baillonner le parlement, de censurer le Sénat » a déclaré Guillaume Gontard en quittant la séance.
Un dépot d'amendements en urgence
La seule possibilité de l’opposition est de « sous-amender ». Parce que nous voulons un débat de société. Ce débat de société, nous l’aurons, les Français·es le demandent. Dans une fuite en avant ahurissante, les 3000 les sous-amendements ont été déclarés irrecevables.
UNE CONFÉRENCE DE PRESSE COMMUNE
Mercredi 8 mars, à 11h, les groupes de gauche ont tenu une conférence de presse commune. Un cri d’alerte et une résolution : « on ne lâchera rien » !
On ne lâchera rien face à « une action du gouvernement et de la droite, son bras armé, qui agissent comme une bande organisée « , assure Guillaume Gontard.
Vers une censure intégrale du débat parlementaire...
Le gouvernent déclenche le vote bloqué : le petit frère du 49.3
Enfin le 10 mars : le gouvernement, main dans la main avec la droite et le centre, a annoncé une obstruction intégrale : l’article 44 alinéa 3 de la Constitution, le vote bloqué, le “petit frère du 49 al.3”, qui permet au gouvernement de bloquer le vote en choisissant arbitrairement les amendements et articles qui seront ensemble soumis à un vote unique de la loi. Depuis, s’ensuivent des litanies, une succession d’interventions sans aucun débat. Un théâtre d’ombres : un simulacre déconcertant d’une institution parlementaire, le Sénat, garant de l’expression des Français, tenue en laisse par l’exécutif.
Face à cette censure intégrale du débat, les groupes de gauche ont tenu, présenté leur amendements jusqu’au bout. En choeur, à l’initiative de Laurence Rossignol, nous avons commencé toutes nos interventions par un rappel à la réalité :
« Vous avez dévitalisé la fonction parlementaire. Vous espéreriez que nous laissions les retraites des Français·es entre les mains des droites coalisées. Mais nous ne sommes pas dupes, les Français·es non plus. Nous ne lâcherons pas, nous ne les lâcherons pas »
"Vous avez dévitalisé la fonction parlementaire (...)
Vote bloqué : ''quel aveu de faiblesse ! ''
Dès lors... une réforme qui n'a plus aucune légitimité.
Que dire dès lors d’une réforme qui n’a pas été votée à l’Assemblée nationale, et dont le débat a été censuré au Sénat ? Que dire d’une opposition majoritaire à cette réforme dans le pays ?
Cette réforme est une monstruosité démocratique.
Dans une tribune publiée dans JDD samedi soir, nous avons lancé une dernière alerte « Sénatrices et sénateurs de la droite et du centre, ne votez pas la réforme des retraites ! »
Le mot de la fin : "vous votez cette réforme de l'avenir avec un logiciel du passé" Raymonde Poncet Monge
le Sénat adopte la réfome
Mais la droite et le gouvernement coalisés perdent perdent la bataille
Après une Commission mixte paritaire (CMP) conclusive mais pas convaincante : le Sénat adopte définitivement la réforme des retraites
Après une CMP conclusive le 15 mars, où un accord a été trouvé entre la droite et le Gouvernement, la réforme des retraites est revenue une dernière fois à la chambre haute., avant d’être adoptée par une majorité sénatoriale qui se fissure. Mais à quel prix ?
» Au prix d’un sas de précarité et de pauvreté qui s’élargira, d’un renforcement d’un modèle productiviste ancré dans un logiciel du passé, au prix de tous les mensonges (…) » Raymonde Poncet Monge, Cheffe de file.